Abstract(s) :
(Français) Dans la présente communication, nous entreprendrons de mener une analyse critique de trois traductions en chinois mandarin de La Mort de Tintagiles, l’un des « trois petits drames pour marionnettes » de l’écrivain belge prix Nobel de Littérature Maurice Maeterlinck, exécutées pendant l’ère dite républicaine (de 1911 à 1949) (茅盾 Mao Dun, trad. indirecte depuis l’anglais en 1919 ; 唐澄波 Tang Chengbo, trad. indirecte depuis l’anglais, en 1923 ; et 萧石君 Xiao Shijun, trad. directe depuis le français, en 1934). Après un bref retour sur l’historique socioculturel de ces traductions, nous effectuerons une analyse comparative du texte source et des trois textes cibles (avec un regard sur les versions anglaises relais) sur les plans discursif, lexical et stylistique. Pour ce faire, nous recourrons notamment au modèle d’« évaluation de la qualité des traductions » (translation quality assessment) mis au point par Juliane House sur la base de la functional text analysis de Michael Halliday. En outre, nous mènerons une étude exploratoire reposant sur l’emploi des outils de la linguistique de corpus (AntConc, Sketch Engine, Iramuteq…) pour apprécier dans quelle mesure le lexique spécifique et la phraséologie singulière de Maeterlinck furent restitués dans les trois textes cibles, dans un chinois alors en phase de mutation (passage du chinois classique au chinois vernaculaire). Nous tenterons de la sorte de montrer combien la langue de Maeterlinck, malgré sa rudesse et sa difficulté aux yeux d’un public chinois en pleine insécurité linguistique (résistance), put contribuer à apporter un nouveau souffle à la littérature de l’Empire du Milieu (résilience).