Abstract(s) :
(Français) Bien que le vieillissement sain induise de nombreuses modifications structurelles et fonctionnelles des différents sous-systèmes impliqués dans la production et la perception de la parole, quelques travaux ont montré que les sujets âgés sont capables de flexibilité phonétique (p.ex. Delvaux et al., 2015). La flexibilité phonétique est définie comme l’aptitude du locuteur-auditeur à adapter son comportement de parole aux contraintes internes et externes pesant sur la situation de communication. Cette étude exploratoire traite de la flexibilité phonétique chez les personnes âgées atteintes de la maladie de Parkinson (MP). La flexibilité phonétique peut en effet constituer une ressource essentielle pour la prise en charge orthophonique de patients atteints de dysarthrie parkinsonienne.
Dans cette étude, 12 sujets (6 hommes, 6 femmes) âgés entre 57 et 79 ans, dont la moitié était atteints de la MP, ont produit les 25 phrases du corpus dans 6 conditions expérimentales successives : (i) lecture ; (ii) répétition d’un modèle oral (= voix cible); (iii) jeu interactif ; (iv) répétition d’un modèle oral ; (v) répétition avec pour instruction explicite d’imiter le modèle oral ; (vi) répétition avec pour instruction explicite d’inhiber tant que possible l’imitation du modèle oral. Le corpus était constitué de 25 phrases, soit 5 phrases initiales ayant subi chacune 5 types de manipulation portant sur le pitch et/ou la durée de la phrase. Les résultats montrent que les participants, sans distinction d’appartenance ou non au groupe ‘MP’, ont massivement fait preuve de flexibilité phonétique puisque les pitchs et durées mesurés s’éloignaient systématiquement de ceux mesurés en lecture pour se rapprocher de ceux de la voix cible en fonction de la condition expérimentale, à savoir: modérément en répétition (convergence phonétique), largement en imitation, presque pas en inhibition.